Création 05/05/2023
Maj 13/05/2023

Genre Douvilleiceras de Grossouvre, 1894

Description. Selon Wright (1996) et Sharikadze et. al. (2004), le genre Douvilleiceras est semi-évolute, avec une section déprimée réniforme ou polygonale. Le ventre est large, arrondi ou un peu aplati. L'ombilic est ouvert et profond, en gradins, à paroi haute et abrupte. L'ornementation comporte de fortes côtes radiales non divisées. Chez le très jeune (2 cm), ces côtes portent sur chaque flanc un tubercule ombilical, un latéral et un ventrolatéral, comme chez Epicheloniceras dont le genre descend. Les côtes s'affaissent sur la ligne siphonale, ce qui donne l'impression d'un sillon ventral bien que le ventre reste plat ou convexe dans les espaces intercostaux. Vient ensuite un stade multituberculé dit clavatus, où le tubercule ventrolatéral se divise en clavi qui descendent le long de la côte. Un clavus est un tubercule pincé dans le sens de la spire et qui traverse la largeur d'une côte. La terminaison ventrale des côtes peut devenir protubérante chez certaines espèces. Avec la croissance, les clavi prennent la forme de gouttes et le sillon ventral disparaît : c'est le stade moniliforme, du latin monilis (chapelet). Au stade adulte, les tubercules disparaissent pour laisser des côtes lisses. Ces côtes peuvent même s'évanouir au stade sénile. Prins (2006) donne des clichés de l'apparition progressive des tubercules chez le jeune. L'espèce-type est Ammonites mammillatus Schlotheim, 1813.

Douvilleiceras
D. mammillatum de 55 mm

Espèces. Ce genre cosmopolite a existé de l'Albien basal (zone à tardefurcata) jusqu'au bas de la zone à dentatus (Albien moyen). Plus de 40 espèces ont été décrites selon la force et le nombre des côtes, la présence ou non de côtes intermédiaires plus faibles, la forme des tubercules, etc. Kennedy et Klinger (2005) ont proposé de regrouper la plupart de ces formes en deux espèces variables et de longue durée : Douvilleiceras mammillatum (Schlotheim, 1813), qui n'a que des côtes fortes, et Douvilleiceras inaequinodum (Quenstedt, 1849), qui arbore de gros tubercules ventrolatéraux et des côtes irrégulières avec des intermédiaires plus faibles. Nous les suivons, sauf pour deux espèces que Kennedy et Klinger (2005) rattachent à D. mammillatum mais qui méritent selon nous d'être maintenues. D. leightonense Casey, 1962, de l'Albien basal a un sillon large et une ornementation s'atténuant rapidement. D. clementinum (d'Orbigny, 1841), est une forme tardive de la zone à benettianus qui peut atteindre une très grande taille (80 cm). C'est le seul Douvilleiceras qui survit jusqu'au bas de la zone à dentatus.

Remarques. Chez tous les Douvilleiceras, les tubercules ombilicaux et latéraux sont petits et coniques sur le moule interne mais ce sont les bases de longues épines cloisonnées sur le test. Ces épines sont rarement conservées ou sautent à la préparation, mais les meilleurs préparateurs arrivent parfois à dégager celles des beaux exemplaires de Courcelles (Aube). Quelques spécimens ont le ventre couvert par une armure (shield), une couche secondaire moins solide qui recouvre les clavi et descend sur chaque flanc, jusqu'aux tubercules latéraux. Elle aussi est rarement conservée ou est enlevée pour révéler les clavi.



Douvilleiceras clementinum (2) au stade clavatus à mi-croissance
Douvilleiceras mammillatum (3) au stade clavatus au stade moniliforme au stade adulte
Douvilleiceras inaequinodum (2) à côtes irrégulières var. alternans